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Fernand Fons

En guise d’interview, Fernand Fons nous a écrit une longue lettre que voici. Nous n’y avons pas rajouté les questions de l’intervieweur, cela aurait été trop artificiel.

 

J’ai été depuis mon plus jeune âge un fervent supporter de l’USAP.

Je l’étais même lorsque je jouais à Salses XIII  (Champion du Roussillon cadet contre le XIII Catalan puis, l’année suivante, champion junior de la Ligue du Midi contre le XIII Catalan, Carcassonne, Lézignan, Villeneuve sur Lot).

Je l’étais encore lorsque je jouais au PUC de sa grande époque (3 demi-finales en 10 ans) avec des Catalans d’exception : Lucien Ballini, Jean Carrère et André Sanac.

 

Je rêvais de jouer à l’USAP, ce que j’ai fait dès la fin de mes études, en jouant tous les matchs du 15 juillet au 15 octobre 1954 où j’ai été blessé au genou laissant mes  amis poursuivre leur route triomphale jusqu’au titre de Champion de France 1955.

       

Je garde un formidable souvenir de ces 3 mois où avant chaque match au vestiaire, dans une courte séance de mise en condition psychologique, le Président SACAZE, avocat  de grand talent, nous expliquait pourquoi nous étions les meilleurs. Personne ne l’écoutait ! Puis, c’était au tour du célèbre Joseph DESCLAUX, notre entraineur, qui abordait l’aspect technique. Personne ne l’écoutait, nous l’avions sagement écouté lors des entrainements de la semaine. Nous attendions tous le Maréchal, Fernand VAQUER, qui le seul en catalan (nous étions tous Catalans), en quelques mots, nous prenait aux tripes. Il concluait toujours de sa voix de Stentor « i si voleo guanyar ….  plaqueo, plaqueo, plaqueo ! ».        

 

La Penya Els de Paris ne m’attirait pas. Formé à l’Ecole du PUC, je détestais  les broncas (voir ma lettre à  LAPORTE , alors  Président de toutes les Penyas). Je n’admettais pas d’avantage la contestation systématique de l’arbitrage.

        

Et puis un jour, je suis venu, avec la Penya, voir un match de l’USAP à Colombes.  J’ai pris l’habitude de supporter avec vous l’USAP à chacun de ses passages à Paris.  Frédéric (qu’est-il devenu, ce bon Frédéric ?) m’a accroché en m’offrant la 100ième Carte de Membre.  J’ai passé de très bons moments parmi vous.

        

Je n’ai pas compris notre passivité contre l’ASM en finale après une si brillante saison terminée en tête du Top 14. C’était sans doute le signe d’un mal profond qui explique la brutalité de notre chute. L’USAP est encore l’un des plus gros pourvoyeurs de joueurs de l’équipe de France de ces derniers tournois. Je ne comprends pas davantage l’irrégularité de nos résultats, surtout cette saison. Que sont devenues les vertus de la rrrace évoquées au vestiaire des matchs de 1954/55 ? Fernand VAQUER doit se retourner dans sa tombe !

 

Si j’ai pris mes distances avec la Penya, c’est surtout parce que j’ai 86 piges et ne sors plus le soir.  Je suis trop heureux de passer avec mes fils nos dimanches en famille. Soyez certains que je garde pour vous tous une amitié intacte.

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